LibreOffice est très présent dans les salles d'informatiques des écoles du canton, mais beaucoup moins chez les enseignants et ce n'est pas l'État qui va favoriser son utilisation !

Pour que les logiciels libres — ici en particulier LibreOffice — soient utilisés de façon généralisée, un principe de base serait de ne pas mettre de bâtons dans les roues des utilisateurs. Ce billet d’humeur a été occasionné par l’utilisation obligatoire du système ISM (Internet School Management) de gestion des élèves, mis en place par l’État du Valais il y a quelques années.

Ce système, en plus de centraliser toutes les notes et informations et de permettre de réaliser nombre de tâches administratives depuis la maison (avantages principaux pour les enseignants…), fournit les divers et nombreux documents administratifs aux titulaires de classes. Un élève change de niveau, bénéficie de soutien, reçoit ses notes ou son bilan de compétences, a mal aux dents et hop, un petit tour sur ISM pour créer, télécharger et imprimer le document ad hoc. Elle n’est pas belle la vie ?

Sauf que le document fourni est à chaque fois un au format Excel (.xls). Pas de problème pour l’ouvrir avec LibreOffice, non, effectivement, excepté lorsque les informaticiens de l’État ont la brillante idée d’utiliser des polices d’écriture Microsoft afin d’insérer de jolies cases à cocher. Ces quelques symboles proviennent de la célèbre police d’écriture Windings, introuvable dans le monde des logiciels libres. Les beaux documents officiels se trouvent donc vilainement entachés de petits carrés au lieu des petits ronds prévus puisque LibreOffice ne contient évidemment pas Windings.

Solutions :

Parce qu’il le faut bien — ISM est incontournable — j’ai trouvé deux solutions. Et comme souvent, une libre et une non-libre. J’ai fait un semestre avec la solution libre, puis basculé du côté obscure. Vous verrez pourquoi.

  • méthode 1 (libre) : modifier à la main toutes les cellules contenant un symbole en Windings et le remplacer par un symbole correspondant de la police OpenSymbol. Le problème, c’est qu’assurément le caractère ne correspond pas, donc il ne suffit pas de changer la police, ce serait trop facile, mais de passer par le menu Insertion – Caractères spéciaux et de glaner celui dont on a besoin. Sur certains documents, c’est au moins 10 cellules concernées ! Avec un document par élève, on dépasse le quota d’heures supplémentaires…
  • méthode 2 (non-libre) : installer la police Windings, à condition bien sûr de la trouver quelque part. On peut évidemment l’acheter chez Microsoft pour la modique somme de 14.99$, la télécharger illégalement (mais je n’ai pas assez cherché) ou la récupérer sur un Windows qui passe par là. Heureusement, j’en ai un dans le coin de mon ordi en cas de rechute et surtout pour comprendre pourquoi je suis sous Linux. J’ai donc récupéré la police dans le dossier C:/WINDOWS/fonts et glissé celle-ci dans /home/nomdutilisateur/.fonts

Quand l’État force l’utilisation de ressources non-libres, voire l’achat de logiciels, licences ou autres polices d’écritures, c’est se moquer du monde. D’un côté, le PER (Plan d’Études Romand) nous parle de « sensibilisation aux notions d’Open Source et de logiciel libre », mais nous ne pouvons pas mettre en pratique ce que nous enseignons à nos élèves en cours d’informatique. Belle contradiction !