L’ordinateur personnel dans les années 80-90, le téléphone portable dans les années 90-2000, puis internet pour tout le monde et maintenant, on regroupe tout ça dans un seul appareil. La question n’est plus de savoir qui est connecté, mais qu’est-ce qui est connecté.
À chaque avancée de la technologie, il y a ceux qui foncent tête baissée, ceux qui suivent pas loin derrière, et ceux qui mettent les pieds contre le mur. De toute manière, après quelques années, tout le monde se retrouve au même point par rapport à l’ex-nouveauté en question. Mais une autre nouveauté arrive et on recommence.
Prenons par exemple le téléphone portable : lors de son apparition, il était réservé aux riches en mal de gadgets de luxe. Une fois abordable pour tout un chacun et gentiment entré dans les moeurs et les poches, il se posait la question de l’âge à partir duquel un téléphone portable était permis ou nécessaire. Les arguments principaux étaient la sécurité (l’enfant peut appeler, on peut savoir où il est, etc.) et le côté social (mon enfant ne doit pas être le seul à ne pas avoir de natel). Aujourd’hui, on ne se pose pratiquement plus la question QUAND, mais la question QUOI. Le « Quand est-ce qu’il aura son téléphone à lui ? » a cédé la place au « Quel smartphone lui offrons-nous pour sa première communion ? ».
De la même façon, la question « Qui est connecté, qui a internet à la maison, dans sa poche ? » est en train de gentiment basculer en « Quel objet est connecté ? ». On ne reviendra pas en arrière sur le fait d’être connecté ou non, on le sera forcément, qu’on le veuille ou non. Il s’agit à l’heure actuelle de relier tout ce qu’on possède. Mais dans quel but ? Eh bien un peu toujours les mêmes : sécurité, santé, économies.
Et la réponse à la question posée ci-dessus ? Que connecter ? TOUT, évidemment ! Petit florilège :
- classiques : télévision, chauffage central, appareil photo, lunettes (je les mets déjà dans les classiques…), voiture
- moins classiques : frigo, four et autres appareils ménagers, montre, bracelet, bague, toute la maison (domotique)
- en avance sur son temps : habits, brosse à dents, tasse ou tout ce qui peut contenir un petit ordinateur
- version « oh mon dieu c’est fou ! » : l’ascenseur qui devine où on veut aller, en écoutant éventuellement nos conversations
Je me réjouis déjà de l’épouse trompée qui aura démasqué son mari par la lecture de l’électrocardiogramme de sa chemise connectée, un soir de réunion tardive !
Bref, si avec ça on ne devient pas des surhommes qui n’ont peur de rien, je ne sais pas ce qu’il faudra encore inventer ! Retenons surtout l’avantage principal de cette technologie omniprésente, cette connexion permanente, cette robotisation des tâches répétitives et rébarbatives (remplissage du frigo, brossage des dents, check-up chez le médecin, etc) : nous gagnerons un temps énorme, temps que l’on pourra mettre à profit pour réfléchir tranquillement au sens de notre existence, par exemple…